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Se souvenir, accueillir, se (re)cueillir

Il y a dix ans, jour pour jour, notre pays a vécu l’horreur.

Chacun se souvient de ce qu’il faisait, où il était, ce funeste 13 novembre 2015.

La barbarie, la terreur, l’indicible douleur et les deuils impossibles de cette nuit ont engendré un traumatisme collectif dont nous pansons encore aujourd’hui les blessures

En tant que thérapeute, j'ai particulièrement été touchée par les témoignages de celles et ceux qui se sont exprimés dans le film "13 novembre, nos vies en éclats" . Ces récits de personnes, marquées dans leur chair et dans leur âme par les événements de cette nuit cauchemardesque, comme l'interprétation tout en justesse des acteurs de la poignante série Des vivants, font émerger les processus à l'oeuvre pour les personnes traumatisées. Du choc à la reconstruction, de la sidération à la réparation, toutes évoquent un parcours singulier, une expérience vécue "de l'intérieur" avec des retentissements sur l'extérieur.


🌧️ Se souvenir

Quand la force d'une expérience dépasse la capacité à y faire face, l’énergie de survie est entièrement mobilisée. Fuite, combat, sidération... La personne traumatisée est d'abord "en état de choc", sidérée. Le temps semble se figer, les émotions se coupent.

Quand le danger immédiat est passé, l'organisme tente de se réguler, de "redescendre", mais reste souvent bloqué dans l'alerte. Le corps et le cerveau continuent à agir comme s’il était encore présent. C'est ainsi que des indicateurs de Stress Post Traumatique peuvent apparaître. On est dans l'incapacité d'empêcher les souvenirs de nous hanter : cauchemars, flashbacks, reviviscences... Tout ce qui peut d'une manière ou d'une autre rappeler l'événement est évité, ce qui peut amener à un isolement, un repli sur soi, entraînant des difficultés relationnelles. L'hypervigilance, l'anxiété, les troubles du sommeil et de la concentration, plongent la personne dans une souffrance quotidienne. C'est une stratégie de protection que l'on met en place pour éviter l'effondrement, une phase difficile, où l’on a parfois l’impression de ressasser, de craindre ses propres émotions, de perdre foi en l’avenir. Il est essentiel, à ce moment-là, de ne pas rester seul et de solliciter de l’aide.

🕯️ Accueillir

La Gestalt invite à accueillir ce qui se manifeste — émotions, tensions, pensées — sans chercher immédiatement à le changer. Dans cette approche, on apprend à observer sans juger, à ressentir sans se perdre. Lorsque la personne se sent prête à relâcher ce qui a été figé, à digérer cette expérience, le rôle du thérapeute devient essentiel. C'est d'abord à lui, à elle, d'Accueillir, en offrant un cadre sûr, bienveillant, sans jugement, pour permettre à toutes les émotions de s'exprimer, même les plus refoulées, les plus intenses, les plus violentes, les plus inavouables. Pour la victime, cette étape nécessaire de conscientisation permet de mettre des mots sur ce qui s'est passé, de ressentir, sans le danger initial. Oui, cela a bien eu lieu, oui, cela s'est vraiment passé.

Progressivement, la blessure devient expérience vécue. L’acceptation émerge, et avec elle cette conscientisation :

"Ce qui m’est arrivé fait partie de mon histoire, cela m'a touché, mais ne me définit plus".

Le corps retrouve sa respiration, les émotions redeviennent fluides. C’est une étape d’apaisement, de réappropriation de soi, parfois accompagnée d’un sens nouveau de la vie, de la force, de la résilience.

Lorsque j'accompagne une personne qui a vécu un traumatisme, c'est à ce moment-là que l'on peut commencer à chercher à mettre du sens, à reconstruire.


🌸 Se (re)cueillir

Parfois, il n’y a pas de sens à ce que l’on a vécu. Mais on peut en remettre dans ce que l’on veut vivre désormais. Transformer le vécu en force intérieure, pour retrouver sa liberté. En vous aidant à réguler l’intensité émotionnelle, je vous accompagne vers la réparation.

Parce que la douleur trouve un lieu où être entendue, être accueillie, alors elle peut se transformer. Après le souvenir, l'accueil, vient le recueil. Se recueillir, c'est savoir écouter, ce qui tremble encore, ce qui cherche à être dit. C'est faire la place à l'émotion plutôt que la fuir. C'est honorer, comme aujourd'hui, la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie, accompagner les survivants, mais aussi reconnaître que nous avons tous, d'une manière ou d'une autre été touchés.

Se (re)cueillir, c'est se (re)construire, (re)vivre, se (re)trouver, dans la joie et l'espoir.

 
 
 

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